La langue est pour certains une barrière insurmontable dans le projet d’expatriation mais pour d’autres, cela est plutôt une opportunité immense.
Alors, est-il possible de venir vivre aux Emirats en étant franchement mauvais en anglais et en arabe ? Voici mon retour d’expérience et mon avis sur la question.
Pour ce qui est de l’arabe, la réponse est très simple : non, la langue n’est pas du tout indispensable aux Emirats ! Bien-sûr c’est la langue officielle du pays, la langue de la sphère religieuse et également la langue d’une partie importante de la population vivant localement (et je vous encourage et m’encourage moi-même à l’apprendre évidemment) mais s’il y a une langue qui tend à être indispensable à Dubaï et chez ses voisins c’est plutôt l’anglais car c’est la langue parlée par tous sans exception. Vous pouvez croiser énormément d’occidentaux, d’asiatiques ou d’africains ne parlant pas l’arabe mais ils parleront systématiquement un minimum d’anglais. Donc reformulons la question de base : l’anglais est-il indispensable pour vivre aux Emirats ?
Je pense que pour répondre, il faut tout d’abord dissocier 3 catégories de personnes : les personnes étant salariées aux Emirats, les entrepreneurs travaillant à l’intérieur des Emirats et enfin les entrepreneurs travaillant uniquement avec l’extérieur.
Oui, le facteur travail est pour moi celui qui va décider du niveau d’anglais que vous devez avoir avant de venir vivre aux UAE et plus largement au Moyen-Orient.
Les salariés : l’anglais, c’est obligé !
Hormis quelques secteurs et employeurs comme le consulat français, les écoles françaises, etc. (et encore), je ne vois pas comment il serait possible de travailler localement sans l’anglais. C’est tout simplement la langue du travail aux Emirats. Imaginez-vous pouvoir travailler en France sans le français ? Ça risque d’être compliqué.
Parler anglais sera donc un prérequis pour espérer trouver de l’emploi localement (hormis les exceptions). Bien-sûr, selon l’activité, le niveau exigé sera plus ou moins élevé, l’agent immobilier au contact de clients venant du monde entier aura besoin d’un niveau plus élevé que l’horloger fabriquant des montres dans son atelier (par exemple).
Donc si vous visez le marché du travail, il est d’ores et déjà temps de se mettre à fond dans la langue de Shakespeare.
Les entrepreneurs
Créer sa société est l’autre possibilité pour obtenir la résidence aux Emirats et c’est le choix de bon nombre de frères, notamment ceux installés à Sharjah. Cela étant, il convient de distinguer deux types de frères installés via la création de société :
- Ceux qui travaillent localement,
- Ceux qui travaillent uniquement avec l’extérieur.
Pour les premiers, la situation peut se rapprocher des salariés puisqu’ils auront besoin d’échanger un minimum avec les personnes vivant dans le pays mais puisqu’ils sont indépendants et qu’ils se sont installés de leur propre chef, personne n’a exigé d’eux un niveau précis de maitrise de l’anglais. Par conséquent, ils ont le « luxe » et le droit de tâtonner, d’apprendre et développer le vocabulaire nécessaire à leur activité en vivant sur place. L’anglais ne leur est pas totalement indispensable mais cela facilitera leur activité et leur efficacité. Au pire, ils apprendront au fur et à mesure.
- Pour les seconds qui travaillent uniquement avec l’extérieur, à travers des activités en ligne par exemple, l’anglais n’est pas du tout indispensable puisque cela se limitera à quelques phrases du quotidien lors des courses, des commandes au restau ou ce genre de choses et au final, même en étant mauvais, on finit toujours par se faire comprendre d’une manière ou d’une autre surtout si on est dans la position du client, n’est-ce pas ?
En résumé, plus vos échanges en anglais/arabe n’auront d’impact que sur votre vie à vous seul et/ou votre activité à vous seul, moins vous aurez besoin d’être « expert ». A l’inverse, si votre niveau d’anglais est préjudiciable pour votre employeur ou votre activité, alors il faut s’y mettre rapidement.
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