Cheikh Zayed Ben Sultan Al Nahyane :

Zayed Ben Sultan Al Nahyane est tout simplement le père fondateur des Emirats Arabes Unis. Il est né le 6 mai 1918 à Al Ain et mort le 2 novembre 2004.

Il changera l’histoire et la face du Moyen-Orient en 1971 en réussissant à convaincre les différents émirs de la région qu’il était indispensable pour eux de se réunir derrière un même drapeau et une même nation : les Emirats Arabes Unis.

Voyons ensemble l’histoire de celui que l’on surnomme « le sage des arabes ». 

Gouverneur d’Al Ain puis Emir d’Abu Dhabi :

Le Cheikh Zayed fut gouverneur de sa ville natale Al Ain de 1946 à 1966. Il dirigea la ville avec habilité améliorant considérablement le système d’irrigation et construisant un marché fonctionnel. Les autorités britanniques, dont les Emirats étaient un protectorat, avaient décelé le charisme, les talents politiques, le leadership naturel et la popularité dont jouissait le jeune Zayed.

Le Cheikh Zayed devint émir d’Abu Dhabi en 1966 suite au retrait volontaire de son frère ainé Chakhbout Ben Sultan Al Nahyane qui souffrait d’impopularité tant dans sa famille que dans l’ensemble de l’émirat. Cela était dû à sa réticence vis-à-vis du changement qu’amenaient les richesses souterraines du pays.

Bien plus éduqué, charismatique et avant-gardiste que Chakhbout, le Cheikh Zayed a deviné dès le départ les enjeux liés à la puissance qu’allait représenter son émirat suite à la découverte du pétrole en 1958. Sa prise de pouvoir a été incontestée, pacifique et même encouragée et soutenue par les Britanniques tant il était de notoriété publique que l’homme était compétent, sage, modéré et ouvert au dialogue. Respecté au-delà de son émirat, le nouveau souverain d’Abu Dhabi allait pouvoir débuter les deux grandes missions de sa vie : réunir les 7 émirats et faire jaillir du désert un pays développé et moderne.

« C’est un homme qui respirait le calme » Valéry Giscard D’Estaing à propos de Cheikh Zayed.

Du rêve à la réalité :

Cheikh Zayed était un bon orateur et un médiateur impartial. Ses ambitions, sa patience et sa sagesse lui ont valu d’être surnommé « le sage des Arabes ». Dès 1968 et suite à l’annonce du départ des Britanniques des régions du golfe, l’émir a entrepris sa grande mission : l’union des émirats. Son but était de créer un état stable, fort et indépendant pouvant rivaliser avec le mastodonte voisin qu’est l’Arabie Saoudite tout en éloignant les menaces de conflits internes qui pourraient fragiliser et ralentir le développement de la région.

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Le sage des Arabes s’est alors rendu immédiatement chez l’émir de Dubaï, Cheikh Rachid Ben Saeed Al Maktoum afin de lui exposer son projet. Ce premier soutien fut indispensable et ensemble ils ont imaginé la création d’un pays fédérale composé de 9 émirats : Abu Dhabi, Dubaï, Sharjah, Ajman, Umm Al Quwaïn, Ras Al Khaimah, Fujaïrah mais aussi le Qatar et le Bahrein.

Après 3 ans de tractations entre les émirs et suite au départ effectif et total des Britanniques, Cheikh Zayed, Cheikh Rashid et les émirs de Sharjah, Ajman, Umm Al Quwaïn et Fujairah ont entériné le 2 décembre 1971 l’accord faisant émerger sur la scène internationale la fédération des Emirats Arabes Unis. Le 10 février 1972, l’émirat de Ras Al Khaimah s’est joint à la nouvelle nation.  Et c’est à l’unanimité que le Cheikh Zayed fut nommé président des Emirats Arabes Unis.

La construction d’un pays et la mort d’une légende :

Suite à ses voyages en Grande-Bretagne et en France en 1953, le Cheikh Zayed a été convaincu que le développement de la nouvelle nation ne pouvait se faire qu’au prix d’investissements internes colossaux. C’est ainsi qu’il mettra, tout au long de sa présidence, les richesses du pays au service du peuple et de la culture locale.  Construction d’hôpitaux, d’établissements scolaires, de routes, de logements mais aussi de centres de loisir, de musées ou de mosquées… le président des UAE sortira son pays de la pauvreté et de la vie bédouine en à peine 30 ans.

Dubaï en 1991

Moderne tout en gardant la prétention de suivre les enseignements du Coran, ce panarabe convaincu qui aura su séduire l’Occident finira de séduire le Moyen-Orient en affichant un soutien sans faille à la cause palestinienne. Qui d’autre que lui pouvait créer en 1981 la CCG, Conseil de Coopération du Golfe, réunissant le Koweït, le Qatar, l’Arabie Saoudite, Oman, Bahrein et les UAE ?

Cheikh Zayed Ben Sultan Al Nahyane a été tout au long de sa vie le trait d’union de plusieurs mondes. D’abord entre les émirats de sa région ensuite entre l’orient et l’occident et enfin et toujours entre modernité et histoire.

Elevé dans le désert et fin connaisseur de la culture de son peuple, le sage des arabes s’est éteint le 2 novembre 2004 à l’âge de 86 ans. Il est considéré par beaucoup comme le dernier souverain arabe à avoir connu la vie bédouine avant les richesses du pétrole. C’est son fils ainé, le Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane qui a eu la lourde tâche de succéder en tant qu’émir d’Abu Dhabi et président des Emirats à la légende arabe, Zayed Ben Sultan Al Nahyane.

Qu’Allah fasse miséricorde à Cheikh Zayed ainsi qu’à Cheikh Maktoum et qu’Il récompense et guide l’ensemble des dirigeants des Emirats Arabes Unis.

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